Mizugashi Lemon

Nom : Mizugashi
Prénom : Lemon

Âge : 17 ans au total mais est morte à 16 ans

Descriptions :

Lemon est une adolescente ne dépassant pas le mètre soixante-trois pour une cinquantaine de kilos. Elle possède de grands yeux bleus, des cheveux blonds coupés courts et, même si ça semble logique... des formes qui ne laissent aucun doute sur son appartenance au beau sexe. En réalité, il est d'ailleurs fort heureux qu'elle ne soit pas plate comme une planche à pain, sans quoi il aurait été encore plus difficile de lui coller le terme de "femme" sur le dos ! Hé oui, Lemon est un vrai garçon manqué semblant se complaire dans des attitudes ne collant vraiment pas avec l'image que l'on pourrait se faire d'une jeune fille douce et fragile. La "demoiselle" a dix-sept ans mais paraît un peu moins âgée, principalement à cause de sa mort, il y a un an. En clair, Lemon est juste une gamine qui semble avoir énormément de difficultés à s'assumer en tant que femme... et pour cause ! La condition de la femme au japon n'est pas ce qu'on trouve de mieux, pour tout vous dire. Lemon estime qu'on cessera de la voir comme une "future femme au foyer sans cervelle" et qu'on la prendra beaucoup plus au sérieux si elle se montre virile et qu'elle arrive à ne pas refléter l'image d'une jeune demoiselle banale. Une première preuve de sa masculinité, s'il en est : son look ! On ne la voit qu'avec des pantalons ou des shorts en été. Mis à part lors de sa petite enfance, où ses parents pouvaient l'habiller comme ils le voulaient, elle n'a jamais porté de jupe ou de robe sans y être forcée alors qu'elle a fait son maximum pour convaincre son père de ne pas la placer dans une école où le port de l'uniforme était obligatoire. Et même si elle n'aura pas réussit, même après l'avoir supplié, elle a continué de faire tout son possible pour ne pas devoir se plier à cette règle, venant en cours habillée comme elle le voulait ou, au pire, dans l'un des uniformes réservés aux garçon... je ne vous dit pas les punitions ! De plus, elle ne porte jamais de vêtements moulants : plus c'est grand et ample, mieux c'est ! Elle ne porte que des baskets aux pieds et il est très peu probable que quelqu'un la voie un jour avec des hauts talons. L'option "maquillage" est, quant à elle, refusée en bloc... si elle avait voulu ressembler à un clown, elle aurait été s'inscrire au cirque ! Bon, il ne faut pas non plus penser qu'elle hait son corps... elle n'évitera jamais la plage et s'y prélassera en bikini sans aucun problème, tout comme elle ne redoute pas les bains publics. C'est juste qu'elle préfère très largement le style "garçonne" qui la caractérise tant.

Son caractère, quant à lui, s'accorde à la perfection avec son style ! Tout d'abord, elle a une sainte horreur qu'on lui marche sur les pieds et ne se prive pas pour le faire savoir, par la force s'il le faut ! Pas qu'elle soit dotée d'une puissance à en faire pâlir un bœuf, mais elle se défend plutôt bien "pour une fille", comme diraient ses anciens camarades de classe. Il faut dire que depuis la primaire, elle faisait pleurer filles comme garçons lorsque ces derniers se moquaient d'elle ou de son nom de famille. Imaginez : s'appeler "Mizugashi" au Japon c'est comme s'appeler "Fruit" en France... les enfants s'en donnent forcément à cœur joie ! M'enfin, au final, il faut avouer que Lemon a un sacré caractère et qu'il ne faut surtout pas l'embêter, surtout lorsqu'elle se lève du pied gauche ! Pour couronner le tout, il lui arrive parfois d'être tout spécialement capricieuse, allant même jusqu'à bouder si ses lubies ne sont pas satisfaites. Un autre trait de caractère, que vous avez déjà du deviner, est qu'elle est assez belliqueuse et violente. Lorsqu’un problème se profile à l’horizon, pour elle, la première solution est toujours la même : "simple, on rentre dedans et on leur refait le portrait !" Frapper avant de réfléchir est sa grande spécialité mais ne vous méprenez pas sur son compte : elle n’est pas bête pour autant ! Lorsqu’elle s’aperçoit que la situation ne pourra pas être ne pourra pas être réglée par la violence, elle se met rapidement à faire fonctionner ses petites cellules grises afin de trouver un plan B efficace. Impulsive et franche, elle dira toujours ce qu’elle pense, même s’il faut avouer qu’elle n’en rate pas une en terme d’"incident diplomatique." Ses anciens professeurs vous le diront : elle a beaucoup de mal avec le vouvoiement, ne baisse jamais la tête et répond violemment jusqu'à ce que la sanction tombe. Lorsqu'elle est persuadée d'être victime d'une quelconque injustice, elle se transforme en véritable furie !
Bon, jusqu'ici, elle n'a pas l'air très commode comme fille... mais elle n'a pas que des défauts non plus ! C'est une bonne vivante, qui aime rire et s'amuser avec les autres, adorant par dessus-tout déguster de bons petits plats. Elle s'adonne même de temps à autres à la cuisine, petite touche féminine dans son monde de brute ! Autrement... que dire d'autre ? Il lui arrive parfois d'être un peu arrogante, possède une mémoire eidétique (photographique si vous préférez) assez impressionnante et adore l'art... enfin, un art en particulier : le catch ! Pardon ? Ce n'est pas un art ? Et pourquoi pas, je vous prie ? D'ailleurs, je vous conseille fortement de ne jamais affirmer une chose pareille devant Lemon, sans quoi c'est le suplex assuré ! Et là, ce ne sera pas pour du faux... Elle est tout particulièrement susceptible lorsqu'on ose critiquer son "sport-spectacle" préféré ! Elle n'hésiterais d'ailleurs pas à s'essayer à quelques techniques célèbres si un idiot lui en donnait l'occasion ! Pour finir, Lemon a une peur monstre du feu ! Bon, relativisons, une petite flamme de briquet ou d'allumette ne la fera pas fondre en larme -même si elle se sentira ma fois fort mal à l'aise, voir paniquée si on la surprend ou l'embête de cette manière-, mais dès que les flammes atteignent une taille un peu plus conséquente, elle se met à pleurer comme un bébé et se recroqueville sur elle même, perdant absolument tous ses moyens à cause d'une terreur insondable. De mauvais souvenirs, dirons-nous...

Pouvoirs :
Lemon possède des pouvoirs liés à l'élément "Terre", et plus précisément à la branche "Animale." Enfin... "possèdera bientôt" des pouvoirs liés à cette branche. En premier lieu, elle se rendra compte qu'elle sera capable de se métamorphoser à 100% en "couleuvre mince." Un animal magnifique, au corps noir recouvert de trois bandes d'un jaune vif : une sur le dos et deux autres sur les côtés. Sous forme animale, Lemon mesure à peut près un mètre de long.
Plus tard encore, elle sera capable de se transformer en forme hybride mi-femme mi-animal. Vous voyez ce que sont les "Nagas", "Lamies / Lamias" ? Hé bien voilà, c'est à peut près l'idée ! La "moitié supérieure" du corps de Lemon reste identique, de la tête au bassin (quand je dis identique, c'est forme générale et taille comprises) alors que la "moitié inférieure" de son corps, du bassin au bout des pieds, disparait entièrement pour laisser place à une "queue de serpent" d'environ neuf mètres de long. La partie "serpent" est de la même couleur que sous forme animale : noire avec les trois bandes jaune vif.
Sous forme hybride, la force physique de notre garçonne est bien évidemment décuplée et elle gagne quelques aptitudes propres aux serpents de son genre... comme sentir les odeurs et déplacements d'air grâce à sa langue !

Élu : Mai Hazel

Histoire :

Normalement, je devrais commencer cette histoire par la venue au monde de Lemon. Pourtant, je sens que cette partie est totalement inintéressante, c'est pourquoi je vais plutôt vous parler de sa petite famille comme point de départ ! Alors... les parents ! Les parents se sont rencontrés au cour d'une bien étrange soirée : papa pensait avoir une nouvelle conquête et avait invité cette dernière au restaurant ; maman pensait avoir trouvé l'homme de sa vie et s'était faite inviter dans ce même restaurant. Comme par hasard, ces deux rendez-vous furent donnés le même jour, à la même heure et au même endroit comme vous l'aurez compris. Hé bien, devinez quoi ! Papa s'est fait poser un lapin, et maman aussi ! Les voilà seuls depuis plus d'une heure, à renvoyer les serveurs en leur prétextant que leurs partenaires respectifs allaient bientôt arriver, se refusant tout deux à une nouvelle déception. Après s'être résigné, papa remarqua que maman était dans la même situation que lui et il l'invita à passer la soirée avec lui. Ils s'aimèrent, se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Une bien belle histoire, pas vrai ? Par contre, le coup des enfants nombreux n'est pas une blague : avant Lemon naquirent Ichigo, Kiwi, Fei et Yuzu.

Petite cinquième, le bébé citron ne put pas vraiment profiter de son rang de "petite dernière" : un an après sa naissance, deux jumelles sortirent du ventre de maman. Super ! Deux de plus ! Enfin, super... même si la petite n'avait pas la conscience nécessaire pour s'en rendre compte, ce dernier accouchement avait durement entamé les dernières réserves de sa mère. Une nouvelle année passa et ce fut le drame : une nouvelle Mizugashi répondant au doux nom de Lime vint au monde. Les accouchements à répétitions eurent raison de maman, qui mourut en mettant sa dernière fille au monde. Pour les premiers enfants, et tout spécialement Ichigo, ce fut probablement un grand choc ! Lemon, quant à elle, était bien trop jeune pour se rappeler de cette époque, ne connaissant le visage de sa mère que via des photos figurant dans le grand album de famille. Pour le père, par contre, ce fut le début d'une véritable descente aux enfers. Le pauvre savait que c'était la faute à son coup de rein si sa femme était morte et il se retrouvait à devoir élever seul huit enfants, dont sept filles. Sa femme n'étant plus là pour le soutenir et l'aimer, il entra dans une phase de dépression qui ne le quitta plus durant le reste de sa pauvre vie.

Les débuts furent assez difficiles : Ichigo et Kiwi aidèrent leur père du mieux qu'elles le purent, mais deux problèmes se posèrent rapidement alors que les mois, les années avançaient : l'argent et l'espace. Papa puisait dans ses économies pour leur moment, mais les fonds dont il disposait ne suffiraient jamais à nourrir toutes ces bouches sur le long terme ! Pour l'espace, les plus jeunes commençaient enfin à marcher, sur deux ou quatre pattes, et lorsqu'elles seraient plus grandes, le manque de place se ferait durement ressentir ! La pauvre homme n'osait même pas imaginer le carnage que ses enfants feraient dans le petit appartement où ils vivaient ! D'ici quelques années, l'endroit serait parfaitement invivable s'il ne trouvait pas une solution. En plus de ça, le manque d'argent ne l'aidait franchement pas à s'en sortir.
Heureusement pour lui, la solution vint toute seule : une tante qu'il ne connaissait même pas venait de passer l'arme à gauche, lui léguant un grand manoir traditionnel situé en lisière de forêt, près d'une grande ville nommée Katashura. Le paternel ne prit pas la peine de réfléchir très longtemps avant d'accepter le don. Ses enfants étaient encore très jeunes pour la plupart, ils n'auraient pas à souffrir de la perte d'amis... les plus vieux étaient problématiques à ce niveau-là, mais ils pourraient s'adapter ! Katashura était une très grande ville où ses enfants ne manqueraient de rien, et surtout pas d'une bonne école. L'endroit était décrit comme grand et il s'imaginait déjà un bâtiment en bon état qui en ferait rêver plus d'un. Les valises furent bouclées rapidement et, le temps de régler quelques problèmes administratifs, ils partirent vers leur nouvelle maison.

Une fois arrivés là bas, ce fut une bien cruelle désillusion ! L'endroit tombait littéralement en ruine, on se demandait presque comment l'eau chaude et l'électricité étaient encore des options accessibles ! Mais si le père était déçu et sur le point de piquer une grosse colère, les enfants trouvèrent le fait d'habiter dans un endroit qu'il faudrait retaper totalement enthousiasmant ! Pour eux, ce n'était qu'un jeu : ils allaient pouvoir réparer le manoir et en faire leur chez-eux. Devant tant d'entrain, le père ne put que reprendre du poil de la bête et décider que même si cela demanderait aussi beaucoup d'argent, le jeu en valait peut-être la chandelle. Il se fit la promesse de faire de cet endroit un chez-soi des plus agréable, et ce fut cette promesse qui fit de lui un père tout spécialement absent. Il se trouva un nouveau travail à Katashura et noya son chagrin et ses doutes dans les heures supplémentaires, gravissant par la même occasion les échelons et gagnant un salaire plus que correct. Ichigo, Kiwi et Fei plus particulièrement eurent la garde de leurs sœurs et durent apprendre à être spécialement autonomes, comme peu d'autres enfants de leurs âges pourraient se vanter de l'être. Lemon, à l'époque, était déjà une forte tête difficile à gérer, mais tout de même assez gentille pour ne pas totalement pourrir la vie de ses frères et sœurs, fort heureusement !

Qui dit nouvelle vie dit nouvelle école, comme ce fut le cas pour Lemon. Et la reprise des cours fut assez difficile pour elle et le reste de sa famille : imaginez huit gosses de la même famille sortir de la voiture en même temps pour se rendre à l'école ! En plus, ils n'habitent même pas en ville, ces "campagnards" ! Dès le premier jour, les autres jeunes élèvent dirent beaucoup de choses désagréables sur le dos d'une Lemon un peu trop naïve. Malheureusement, les autres enfants en vinrent à se moquer d'elle en public ! Pas seulement d'elle, d'ailleurs, mais de son frère et de ses soeurs aussi ! Folle de rage, la jeune fille commença à être violente et à faire pleurer tous ceux qui s'en prenaient à sa famille. Bien évidemment, à l'époque, c'est elle qui fut punie par les professeurs et les surveillants ! La pauvre était vue comme une vraie sauvage qui n'aimait que se battre et faire mal à ses camarades. Tiens ? Ça ne vous étonnes pas ? Comme c'est étrange ! Et plus elle était victime d'injustices du même genre, plus la petite se rebellait contre l'autorité d'adultes qu'elle trouvait "trop cons." Elle passait ses soirées à crier parce qu'elle ne voulait pas copier des dizaines de fois qu'il ne fallait pas frapper / insulter ses camarades de classe et qu'il faut respecter ses professeurs. Moins elle faisait ses punitions, plus elle en recevait... dans un sens, sa jeunesse au niveau scolaire fut un véritable cauchemar qui lui arracha bien des larmes.

Mais ce n'était rien comparé à la suite ! Lemon n'avait que douze ans lorsqu'elle apprit de la bouche de ses ainés que leur père était... mort. Dans un premier temps, la police avait privilégié l'hypothèse de l'accident, mais une enquête un peu plus approfondie révéla la vérité : il s'agissait d'un suicide, purement et simplement ! La jeune adolescente n'en crut pas ses oreilles... pourquoi est-ce que son père l'avait abandonnée ? Pourquoi avait-il abandonné toute la famille ? Elle ne comprenait pas ce qu'elle et les siens avaient pu faire de mal, ce qu'ils avaient pu faire de si horrible pour qu'il décide de se donner la mort. Durant de nombreux mois, elle se sentit mal, rongée par une culpabilité qu'elle ne comprenait pas elle-même. Heureusement, grâce à l'aide de la famille, elle réussit à surmonter le chagrin et comprendre qu'elle n'était en rien la cause de ce drame.
En réalité, son père était dépressif depuis la mort de sa femme, et il ne s'était jamais pardonné d'en être la cause. Il voyait certains de ses enfants un peu plus malheureux chaque jour alors qu'il s'était rendu compte qu'il n'était presque jamais présent pour les épauler. Ils ne se confiaient même plus à lui, sachant que c'était totalement inutile. Lui, il passait ses soirées au boulot à travailler comme un forcené ou dans un bar à boire pour tenter d'oublier. Sa vie n'avait été qu'un immense fiasco, si l'on excluait la grande fratrie dont il était à l'origine. C'était l'amour pour ses enfants qui l'avait gardé en vie jusqu'ici... mais il avait suffit d'une soirée trop arrosée et d'un coup de cafard un peu plus important que la normale pour que la tristesse et le désespoir ne prennent le dessus sur l'amour. Réalisant à quel point sa vie avait été ratée, à quel point il était un mauvais père et à quel point il avait été un mauvais mari, il avait poussé sa voiture droit dans un mur.

Ichigo reçut la garde de tous les autres enfants, étant majeure et reconnue apte à s'occuper d'eux, alors que Yuzu commençait doucement mais surement une carrière dans la chanson. Fei était quelqu'un de bien et Kiwi une grande sœur vraiment formidable... tous dans la famille avaient quelque chose de génial aux yeux de Lemon, qui commençait à se sentir de plus en plus petite comparé à eux. La fratrie s'était beaucoup serrée les coudes et il était temps que la vie reprenne un rythme normal. Bien vite, les disputes et petits bonheurs de la vie quotidienne refirent surface... Lemon et Yuzu se disputaient pour tout et pour rien, surtout lorsque Yuzu tentait de venir l'ennuyer avec sa guitare alors qu'elle regardait le catch. Puis notre citronnelle passait beaucoup de temps à papoter de tout et de rien avec Nashi ! Et les nuits ! Alors ça, je vous raconte pas les longues veillées et nuits blanches durant lesquelles Lemy passait son temps à raconter des histoires toutes plus bizarres et effrayantes les unes que les autres ! Avec le vent donnant dans les branches des arbres, la pluie battant ou encore les petits bruits de la foret en fond sonore... de quoi empêcher Ume de fermer l'œil durant des semaines ! La pauvre était tellement naïve qu'elle gobait tout ce qu'on pouvait lui raconter ! Une lampe de poche, un peu d'imagination, et on lui foutait la trouille de la semaine. Autrement, elle faisait son maximum pour faire sortir Lime de sa chambre et l'intégrer dans ses jeux et plans stupides. On peut vraiment dire que la citronnelle était raide dingue de ses petites soeurs ! Pour les autres, Lemon les respectait énormément et les aimait tout autant. Au final, même si ce n'était pas rose tous les jours, la vie était loin d'être si désagréable que ça.
A l'école, par contre, le drame dans lequel la famille avait été plongée n'avait rien arrangé, au contraire ! Même si les années passaient, Lemon ne se trouvait aucun véritable ami. Elle était beaucoup trop brute et "bizarre" pour que les gens osent l'approcher ou s'intéresser à elle. Quant à elle, elle n'avait besoin que de sa petite famille pour se sentir heureuse. Après, de nombreux problèmes étaient venus s'ajouter au reste : la jeune fille tenait tête à ses professeurs, se laissant même aller à des crises de rage (donner des coups de pied dans les bancs, balancer ses affaires sur le prof, ou même s'en aller du cour sans un mot). Elle ne respectait même pas la règle élémentaire du port de l'uniforme, venant en jeans pour prendre ses cours. Ou en uniforme réservé aux garçons, tiens, c'était fréquent aussi ! Personne n'a jamais su où elle avait réussit à le dégoter (ou plutôt à qui elle avait réussit à le voler). Quand elle se ramenait en jupe (simplement parce que ses soeurs arrivaient à la convaincre ou qu'elle avait besoin de faire profil bas après avoir reçu une punition mémorable), c'était un évènement tellement rare que tout le monde en profitait pour se moquer bien plus qu'à l'accoutumée... même si, pour leur défense, il faut avouer que c'était un spectacle choquant ! Mais vous savez comment ça va... ils se mangeaient des coups et allaient s'en plaindre après, les petits malins ! Notre jeune citron s'en moquait pas mal. Ha oui, alors, elle se fichait totalement de bien de s'entendre ou non avec ses camarades de classe ou ses professeurs : une fois qu'elle pourrait sortir de cette école, elle ferait ce qu'elle voudrait de sa vie et c'est là qu'elle rechercherait le véritable bonheur. En attendant, elle pouvait bien continuer à énerver son monde et se défendre elle-même ainsi que ses soeurs (surtout les plus jeunes).

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Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'elle ne finirait jamais sa scolarité...

Lemon avait seize ans et, ce jour-là, rien n'avait changé dans sa scolarité. Elle était entrée en classe, habillée d'une veste et d'un simple jeans, ce qui énerva passablement un professeur qui lui fit une remarque d'emblée. Ne relevant même pas, elle partit s'asseoir à sa place, désespérément seule sur son banc favori, tout au fond de la classe. Il ne se passa pas une demi-heure avant qu'un pion ne vienne lui demander de ranger ses affaires et de le suivre. Intriguée, l'adolescente s'exécuta et le suivit jusqu'au bureau du directeur où elle avait été conviée. La rencontre élève-directeur se passa très mal ! La jeune fille en resta bouche bée... virée de l'établissement ? Virée ?! Comment pouvaient-ils lui faire ça ? Les raisons évoquées furent multiples et variées... non respect des consignes de base depuis des années, violence et insultes envers les autres jeunes gens, absentéisme beaucoup trop élevé, non respect des professeurs et, tout récemment, insultes et violence sur l'un de ces professeurs. Heureusement que ses "camarades" l'avaient retenue, sans quoi elle tapait dessus ! Le directeur lui expliqua qu'ils l'avaient supportée durant très longtemps principalement à cause de la situation dans laquelle vivait sa famille. Ils la considéraient comme une enfant à problème qui avait simplement du mal à s'intégrer et à faire face à la mort de son père, ils pensaient qu'elle était en pleine crise d'adolescence et surtout, ses résultats étaient assez bons... preuve qu'elle travaillait tout de même chez elle. Malgré le caractère catastrophique, elle ne peut se retenir de sourire devant cette dernière remarque... elle ? Travailler à la maison ? Ils pensaient vraiment qu'elle faisait quoi que ce soit chez elle pour arriver à ces résultats ? Je suis certain que ça a déjà du vous arriver, ça, tiens, le coup du "bravo, on voit que t'as bien travaillé" alors que vous n'avez fait que relire votre cour cinq minutes avant le test.
Si l'adolescente avait encore une chance de sauver sa scolarité, elle la gâcha amplement ! Elle se mit à crier sur le directeur, l'insulta lorsqu'il refusa de l'écouter et le frappa au visage. Il fallut que l'un des surveillants, qui se trouvait non loin, intervienne pour jeter la jeune fille en dehors de l'établissement, lui faisant bien comprendre par là qu'elle ne serait plus jamais la bienvenue.

Elle courut dans la ville, pleurant de rage et cherchant à comprendre comment annoncer cette nouvelle au reste de la fratrie. Ils enverraient probablement un courrier à la maison pour les prévenir de la décision qui avait été prise, et toutes ses soeurs allaient dans la même école qu'elle. Ichigo était même professeur ! Les rumeurs auraient tôt fait d'atteindre leurs oreilles et la jeune fille ne pourrait pas prendre son temps pour leur annoncer. Elle se sentait tellement mal ! D'un seul coup, elle avait l'impression d'être devenue la honte de la famille, que tout le monde serait déçu d'elle... bon sang ! Pourtant, elle n'avait fait que vivre selon ses propres règles et se défendre ! Qu'est-ce qu'ils s'en foutaient, ces connards de profs, si elle ne s'habillait pas comme toutes les autres ? En quoi ça pouvait bien les gêner ? Pourquoi les autres crétins de sa classe devaient-ils l'emmerder grave depuis des années ? Parce qu'elle était aussi féminine qu'un macho bodybuildé ? Parce qu'elle n'était pas une "fashion" ? Parce qu'elle n'était pas aussi bien intégrée que les autres à la tendance "High Tech" ? Parce qu'elle avait une super famille très nombreuse ? Elle n'arrivait pas à comprendre ! Pour la première fois de sa vie, elle se posa des questions. Pour la première fois de sa vie, elle se trouvait anormale, presque monstrueuse. Après tout, si tout le monde s'en prenait à elle comme ça, qu'elle était seule contre tous... c'étaient probablement les autres qui avaient raison. Ils se moquaient d'elle parce qu'elle était ridicule. Pourtant, étais-ce vraiment si ridicule d'être différente de la masse sans pour autant passer par la case gothique ou, pire encore, "gothic lolita" ? Pourquoi n'avait-elle pas autant de talent que Yuzu ? Pourquoi n'était-elle que l'ombre de cette dernière, la simple "pauvre tache" de sœur d'une star ? Elle passa toute sa matinée à errer dans une ville qu'elle détestait, habitée de gens qu'elle détestait tout autant, sans pouvoir atténuer son chagrin et sa colère.

Elle ne rentra que bien plus tard au domicile familial, où elle trouva une Ichigo sentant l'alcool à plein nez, une bouteille de vodka à la main. Sans même prêter attention à cette dernière, la citronnelle rejoignit le dortoir et s'allongea dans son lit pour ruminer de mauvaises pensées. Elle s'attendait surtout à ne trouver personne dans la maison et n'avait aucune envie d'avoir une conversation avec une ivrogne, c'est pourquoi elle ne prêta pas attention à sa grande sœur qui venait d'entrer dans la chambre. Malheureusement, Ichigo commença à la chauffer, en racontant des âneries et en la taquinant un peu trop. Avec tout ce qui venait de lui arriver, la pauvrette n'était vraiment pas d'humeur à s'amuser. Elle ne put se retenir bien longtemps et finit par balancer des insultes à sa grande sœur, commençant par des "ivrogne" et des "alcoolo" avant de terminer sur du beaucoup moins agréable, comme un "sale conne" perdu. Folle de rage, Lemon entreprit de sortir du dortoir et d'aller se balader en forêt, histoire d'être un peu tranquille... mais en quelques secondes, ce fut le noir, le néant.

Lorsqu'elle se réveilla, elle était allongée sur son lit et avait mal au crâne... elle voulut se masser la tête mais se rendit compte d'une chose horrible... ses bras tendus vers l'arrière refusaient de bouger : ses mains étaient attachées au lit. La jeune fille pencha péniblement sa tête en arrière, remarquant que ses liens étaient une paire de menottes venues d'on ne sait trop où. Complètement perdue, elle vit une Ichigo souriante se pencher sur elle, un fouet à la main. Un fouet ?! Non mais... c'était quoi, cette histoire, encore ? Où sa grande sœur avait-elle bien pu aller acheter ce genre de choses ? Lemon ne put s'empêcher de rougir lorsqu'elle comprit la réponse... ce devaient forcément être des accessoires pour sado-masos achetés dans des magasins... disons... louches. Elle ne se l'imaginait vraiment pas comme ça, franchement ! Mais bon, elle était tout de même encore sur les nerfs et, sans chercher à se débattre, elle soupira et lança :

-"J'veux pas jouer avec toi, la fraise, c'est clair ?! Alors maintenant, tu me détaches ! Tout d'suite !"

Déjà que sa grande sœur l'avait assommée, ce qui était inadmissible, elle n'osait pas imaginer à quel genre de jeux cette dernière voulait se livrer ! Surtout dans son état, après avoir ingurgité beaucoup d'alcool. Est-ce qu'elle s'imaginait seulement en train de faire semblant d'être une perverse sadomasochiste ou voulait-elle vraiment s'y adonner ? Lemon secoua la tête et répéta son ordre sur un ton un peu moins calme. Tout ce qu'elle reçut en réponse fut... un coup de fouet. La pauvre ne put s'empêcher de crier de douleur.
Non ! Ce n'était pas possible ! Elle ne comptait quand même pas aller jusqu'au bout ? Un second coup fit comprendre au citron que si, sa grande sœur comptait s'adonner à une passion qu'elle avait jusqu'ici bien cachée. Se tordant littéralement les mains à cause de ces maudites menottes, l'adolescente réussit à se retourner, présentant son dos à la lanière du fouet, qui commença à claquer de plus en plus fort et de plus en plus régulièrement. Bordel ! Qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire pour que tout le monde s'en prenne à elle de cette manière ?! Toute cette journée lui semblait tellement surnaturelle ! Elle n'arrivait pas à y croire, et pourtant elle était certaine de ne pas rêver ! Les larmes roulèrent abondamment le long de ses joues mais elle se força à ne pousser aucun cri, histoire d'au moins pouvoir frustrer la fraise de ce plaisir. Dans le même temps, l'adolescente tenta de se débarrasser de ces menottes : elle essaya de faire glisser ses mains en dehors des cercles d'acier, puis tenta de casser les barreaux du lit, mais toujours sans succès. Lorsqu'elle se rendit compte qu'elle ne pourrait pas se sortir de cette situation d'elle-même, elle commença à crier avec Ichigo.

-"Arrête ça tout de suite ! Arrête, merde ! Tu me fais mal, j'en peux plus !"

Mais ces supplications agressives ne changèrent rien à sa situation. Durant de longues minutes encore, elle du subir ces coups horribles. Elle osait à peine penser à l'état de son dos en ce moment, ce ne devait vraiment pas être joli à voir du tout. Elle s'imaginait facilement l'arrière de sa veste déchiré et d'horribles sillons ensanglantés dans son dos à cause de la douleur qu'elle ressentait. Qu'est-ce qui avait bien pu arriver à sa sœur ? Ce n'était pas la première fois qu'elle était ivre, mais elle n'avait jamais été dans un état pareil ! Elle ne reconnaissait plus Ichigo qui avait pourtant été un modèle pour elle jusqu'ici. Les coups de fouet commencèrent à s'espacer de plus en plus et finirent par cesser complètement, au grand bonheur du citron qui n'avait même plus assez de forces pour bouger. La jeune fille était simplement allonge sur le ventre, incapable de bouger ne serais-ce que son petit doigt, pensant que son calvaire était enfin terminé.

Ichigo vint près d'elle et la retourna, histoire de l'allonger sur le dos, ce qui lui arracha un nouveau cri de douleur et de nouvelles larmes. Ça faisait vraiment trop mal ! Après quoi la fraise déversa le contenu d'une de ses bouteilles d'alcool dans la bouche et sur le visage de sa petite sœur. La jeune fille recracha tout ce qu'elle put, les yeux fermés, mais fut contrainte d'en avaler une bonne partie. Elle n'avait encore jamais bu la moindre goute d'alcool et ce n'était pas cette situation qui allait l'aider à apprécier. Bon ! Ichigo semblait apprécier la situation... le calvaire était-il enfin terminé ? Plus qu'à espérer que oui, en tout cas. Lemon parla d'une voix faible :

-"Allez c'est bon, tu t'es amusée maintenant, relâche moi..."

Elle vit Ichigo s'approcher et tendre les mains, pensant que cette dernière allait enfin s'occuper des menottes... nouvelle erreur ! La fraise réussit à ouvrir la fermeture éclair du pull de notre citronnelle, qu'elle écarta allègrement avec un regard effrayant. Lemon sentit les doigts de son ainée glisser sur ventre avant de s'attaquer à son pantalon. Se sentant bien trop faible pour résister, elle se laissa déshabiller sans opposer la moindre résistance, fermant les yeux pour ne pas devoir affronter le regard de sa frangine. Rouge comme une pivoine, ce n'était pas le fait de se retrouver dans cette tenue devant sa sœur qui la gênait... non, le regard de ses frangines ne la dérangeait pas... c'était plutôt de s'imaginer ce que la fraise avait derrière la tête qui la mettait mal à l'aise. L'adolescente était persuadée qu'Ichigo fantasmait sur elle et allait assouvir des pulsions qui ne lui disaient rien de bon. C'était... tout simplement horrible, dégoûtant. Elle secouait doucement la tête comme pour vider sa tête de ce genre de pensées, tout en se disant qu'elle allait probablement vivre quelque chose de traumatisant. Elle n'avait jamais ne serais-ce que pensé se laisser toucher un jour par un homme, alors qu'un membre de sa propre famille allait s'en donner à cœur joie et contre sa volonté. Ça la répugnait. Au plus haut point.

Et pourtant, encore une fois, elle se trompait. La fraise ne comptait pas la déshabiller plus que ça, pas plus qu'elle ne comptait assouvir un fantasme à ce niveau là. La jeune femme n'avait uniquement besoin de la peau de Lemon que pour s'adonner à une petite expérience... artistique. L'ainée s'en alla, laissant l'adolescente seule, attachée à son lit. Cette dernière cru que sa chance était enfin arrivée et que l'ivrogne allait s'endormir sur le canapé et cuver bien tranquillement. Il n'y avait plus qu'à attendre qu'un membre de la famille ne vienne la détacher ! Enfin... elle pria intérieurement pour que ce ne soit pas Fei. N'importe qui, mais pas lui ! Ça aurait été trop embarrassant pour elle ! Même au delà de ça, elle avait comme un pressentiment étrange... elle ne pouvait s'empêcher de penser "pas Fei, pas Fei, pas Fei, ..."
Un moment après, Ichigo revenait les bras chargés de bouteilles d'alcool en tout genre et spécialement celles qui constituaient sa réserve de vodka. Raté, elle n'était pas partie s'endormir ! Mais... que comptait-elle faire avec toutes ses bouteilles ? Lemon eut la peur de sa vie, s'imaginait que la fraise allait la forcer à boire, encore et encore, et qu'elle mourrait d'un coma éthylique. Second espoir ! Ichigo repartit mais revint bien vite, avec l'un des tisons de la maison... chauffé au rouge ! Non... non... non ! Tout mais pas ça ! Le citron venait de comprendre quel sort sa frangine lui réservait et, très sincèrement, elle n'avait aucune envie de subir ça ! Un tel niveau de douleur, ce serait de la torture ! De la torture pure et simple ! Elle vit Ichigo s'approcher lentement avec son jouet.

-"Ichigo ! Arrête ça tout de suite, putain ! Fais pas ça ! Fais pas ça ! T'es vraiment tarée, t'approches pas de moi avec ça ! J'te jure que si t'oses me faire un coup pareil, je te massacre quand je serais libre ! Nan ! Nan ! NAAAN !"

D'un seul coup, Lemon retrouva des forces supplémentaires. Sachant qu'elle ne pourrait jamais fuir, il lui fallait trouver un moyen pour se débarrasser d'Ichigo ! Totalement désespérée, lorsqu'elle vit Ichigo s'approcher un peu trop près d'elle, notre citronne utilisa ses jambes pour essayer de frapper sa grande sœur. Après un semblant de lutte, elle sentit le contact du fer chauffé sur sa peau... elle hurla. De toute ses forces, avec tout ce qu'elle pouvait donner. Le tison glissa sur sa peau, la décorant d'horrible plaies. Lemon pleurait, sans pouvoir se ravoir, prise d'un spasme aussi soudain que violent, jurant comme un charretier entre deux sanglots. Déversant toute sa rage, Lemon traita Ichigo de tous les noms possibles et imaginables, de "conasse" à "sale pute" en passant par un mont de joyeusetés du même genre. Insulter... c'était tout ce qu'elle pouvait faire en ce moment même. La pauvre ne pouvait même pas se défendre et n'était pas très douée lorsqu'il fallait convaincre des gens avec autre chose que ses petits poings. Mais la fraise s'en moquait totalement, elle s'était retrouvée sur le lit, bloquant les jambes du citron et s'amusant avec son tison, arrachant de nouveaux hurlements à celle qu'elle était sensée aimer, élever et protéger.

Durant encore un bon moment, l'ainée fit des allez-retour, histoire d'aller réchauffer son tison et de continuer à s'amuser à "tatouer" sa "poupée" à sa manière. De temps à autres, pour "récompenser" Lemon, elle lui déversait le contenu d'une de ses bouteilles sur le visage. Malheureusement, tout cet alcool avait un autre but que de couler dans la gorge de l'adolescente. La jeune femme vidait ses bouteilles sur le sol, sans trop s'en rendre compte, et, pire encore, sur les blessures qu'elle causait à sa petite sœur. Imaginez un peu la sensation de l'alcool sur les endroits qu'on vient de vous "marquer" au fer rouge. Lemon chialait sans arrêt, se demandant pourquoi... pourquoi sa sœur c'était transformée en monstre inhumain, pourquoi elle ne s'évanouissait pas sous le coup de la douleur intense, pourquoi personne ne rentrait à la maison pour venir abréger ses souffrances, pourquoi il avait fallu que ce malheur tombe sur elle...
Non ! Elle n'avait pas le droit de se poser cette dernière question ! Elle était persuadée que si elle n'avait pas été torturée aujourd'hui, un autre membre de sa fratrie l'aurait été à sa place. Elle préférait encore avoir à subir ça plutôt que de s'imaginer l'un des membres de sa famille se faire blesser à sa place. Maintenant résignée à se montrer aussi sage et docile qu'une agnelle, la jeune fille commença à supplier sa frangine de toutes les manières possibles.

-"Pitié, ma p'tite fraise, arrête... arrête... tu me fais mal... je peux plus le supporter... je te promet de pas me mettre en colère si tu me détache maintenant !"

La pauvre petite blonde tremblait de tout son corps, quand elle n'était pas prise de spasmes violents, n'osant plus bouger d'un millimètre. Elle commençait à avoir du mal à respirer, sa gorge la faisait souffrir à force de pousser des hurlements atroces, et tout son corps était lourd et douloureux. Lorsqu'elle osait ouvrir les yeux et qu'elle voyait son propre corps, elle tombait sur un spectacle des plus gore qui soit.

-"Si tu veux vraiment... continuer... assomme moi... pitié... assomme moi... j'veux plus souffrir comme ça, merde ! J'suis ta sœur !"

Lemon était devenu un film d'horreur ambulant, tant ses multiples "tatouages" qui recouvraient une grande partie de son corps étaient difficiles (voir insupportables) à regarder. Elle ne pourrait plus jamais se montrer en public après ça, elle ne pourrait plus jamais se déshabiller devant personne de peur d'afficher ces horribles marques de torture. Devant son propre malheur, elle ne put s'empêcher de se vomir dessus.

-"Je t'aime Ichigo... argh... je pensais que... que tu m'aimais aussi... pourquoi tu me... pourquoi..."

La torture continua encore un moment, avant qu'Ichigo ne se sente trop lasse pour continuer son petit jeu. Elle sortit de la chambre sans détacher Lemon, et, en partant, elle lança son tison encore chauffé dans le dortoir. Tout l'alcool qui avait été répandu sur le sol s'embrasa à son contact et la pièce prit feu, très rapidement. Pour Lemon, ce fut le coup de grâce, dans tous les sens du terme. Elle comprit en cet instant qu'elle ne s'en sortirais pas, qu'elle ne verrait pas le soleil se coucher cette nuit, qu'elle allait mourir sans avoir pu dire adieu à sa famille. La petite était effrayée, paniquée, hurlait avec ses maigres dernières forces, mais ce fut inutile. Le feu l'atteignit rapidement, mettant fin à ses jours.
Durant ses derniers instants, elle tenta de comprendre, comprendre ce qui s'était passé et ce qu'elle avait bien pu faire de mal pour mériter un destin pareil. Mais ses dernières pensées allèrent vers sa famille. Ce fut quelque chose de stupide, et les autres lui en auraient probablement voulu d'être morte en s'imaginant ce genre de chose, mais elle n'avait pu s'en empêcher. Vous voulez vraiment savoir ce qu'étaient ces dites pensées ? Soit. Elle se dit que son frère et ses soeurs allaient lui en vouloir. Parce que le feu allait détruire toutes leurs affaires, allait réduire en cendre tout ce qu'ils avaient de précieux et qui se trouvait dans cette chambre. Si elle n'avait pas été renvoyée, elle serait sortie après les cours, comme d'habitude, et ne serait rentrée que bien plus tard. Ichigo se serait peut-être endormie et rien de tout ça ne se serait produit. Mais elle avait été conne et, à cause d'elle, sa famille allait être triste. Voilà ce qui lui arracha sa dernière larme.

Après, ce fut le néant final.

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Les secondes semblaient être des années, des siècles, des millénaires. Son âme ne ressentait plus que le temps qui passait, rien de plus. Aucune notion d'espace, aucune sensation ou aucun sentiment. Juste un vide absolu et ce temps, s'écoulant inlassablement. Du moins, jusqu'à cet appel. Les secondes s'écoulant avec une infinie lenteur ne furent plus la seule chose qu'elle réussit à percevoir. Il y avait une voix, une voix féminine traversant le voile de vide et de ténèbres. L'âme sans conscience de son propre être se dirigea instinctivement vers cette voix, comme attirée par un puissant aimant. Une année entière s'était écoulée depuis le meurtre.

Une seconde chance venait d'être donnée.

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