Princesse en détresse cherche Super Mario des temps modernes.

Rien de plus facile. De quoi ? Tout. Abattre deux hommes lorsqu'on est deux fois plus nombreux qu'eux. Encercler un froussard fini et une adolescente qui se rendent. Massacrer le double de cette adolescente lorsqu'on dispose de pouvoirs dangereux. L'affaire s'était conclue de la meilleure des façons possible : ils disposeraient bientôt de deux nouveaux familiers à revendre, ce qui leur en faisait trois en tout avec celui qu'ils avaient déjà attrapé quelques jours plus tôt. Dans un nouveau bruit de tonnerre assourdissant, le chef des dealers réapparut derrière le fameux Karim qui tentait de relever sa partenaire souffrante. Il ne put s'empêcher de reprendre une troisième cigarette, tout en sachant qu'il aurait autant de chance de la gaspiller pour rien que la précédente. Il n'eut à prononcer qu'un mot pour qu'on colle un pistolet entre les deux omoplates du jeune homme et qu'on charge la jeune fille comme un sac à patate ! La petite troupe américaine repartit ensuite d'où elle était venue assez rapidement, quelques lumières s'étant allumées dans les chambres avoisinantes après ces coups de tonnerre à répétition. Ils n'avaient plus le temps de cacher les corps, tant pis, ils allaient lever l'ancre avant le lever du jour dans tous les cas, ils seraient déjà loin lorsqu'on retrouverait les cadavres.

-[En] "Monsieur, y'en a un qui nous tourne autour !"

Durant le trajet de retour vers le bateau, le gamin avait sautillé de partout pour essayer d'attraper l'oiseau qui voletait près d'eux, certain que s'il arrivait à l'attraper il serait déjà mieux traité. Le pauvre gosse faisait tout ce qu'il pouvait pour se faire bien voir aux yeux de son maître qui passait son temps à le rabaisser au simple rang d'outil ambulant. Mais ses tentatives désespérées ne firent qu'énerver Lowell. L'homme était déjà au courant qu'ils étaient suivis par un piaf, l'animal était déjà assez bruyant comme ça.

Après quelques minutes, ils embarquèrent tous sur le yacht. Ils passèrent du pont à l'intérieur grâce à des escaliers menant dans un salon. Il y avait des canapés, une table, un petit frigo et tout ce qu'on pouvait souhaiter niveau confort. A l'intérieur, un septième américain en train de se boire des canettes de bière en regardant par l'une des nombreuses grandes fenêtres qui donnaient sur l'extérieur du navire. Les tueurs forcèrent le dénommé Karim à s'asseoir sur l'un des canapés, le roux lui arrachant son animal de compagnie de la poche. L'arabe protesta un peu mais avait sans doute conscience que sa vie était en danger et qu'il ferait mieux de ne pas trop protester s'il tenait à voir le soleil se lever.

Le roux, le chauve, le boss et le gosse se dirigèrent vers la première cabine sur la gauche, bien décidés à y emmener l'adolescente. Ils ouvrirent la porte et l'on put découvrir de nombreuses cages et caisses à l'intérieur de la dite cabine. Le roux enferma le furet dans l'une des cages sans douceur tandis que le boss se dirigeait vers le fameux troisième familier capturé quelques jours plus tôt. L'anima n'était autre qu'une jeune fille, d'origine chinoise. La pauvre était allongée sur le ventre, sur le lit, et ne bougeait pas d'un pouce. Elle n'était vêtue que d'un large et vieux t-shirt gris recouvert de kanjis à moitié effacés et d'un shorty bleu. Niveau accessoires dont elle se serait bien passée, on retrouvait un bandeau qui lui recouvrait les yeux, histoire de la plonger dans le noir ; un bâillon en tissu qui l'empêchait bien évidemment de parler ; un collier noir autour du cou comme on en mettrait aux animaux, collier spécial permettant d'inhiber les pouvoirs d'un familier, et une paire de menottes qui lui maintenaient les mains dans le dos. Tout ça parce qu'elle avait été infernale au début de sa captivité, et qu'il avait fallu lui donner quelques coups et l'attacher pour qu'elle se tienne enfin tranquille.

Lowell se retourna vers le roux et lui demanda :

-[En] "Tu peux m'expliquer pourquoi elle bouge plus ? Je l'ai jamais vue aussi calme."
-[En] "Tu sais bien, sans élu elle finira de toute façon par perdre toutes ses forces... et puis ça fait deux jours qu'elle refuse de manger quoi que ce soit, on lui a apporté un bol de soupe et un peu de pain mais elle a tout recraché, impossible de lui faire avaler quoi que ce soit. Je crois qu'elle ne tiendra pas très longtemps comme ça." Il montra le bol de soupe froide du doigt.

Visiblement, tout ceci contrariait Lowell au plus haut point. De rage, il balança le bol sur le sol. Il avait besoin qu'elle survive encore au moins une bonne semaine, jusqu'au prochain rendez-vous ! Il n'avait pas prévu qu'elle perdrait ses forces aussi rapidement... et encore moins que cette conne précipiterait sa propre seconde mort en refusant de se nourrir. Merde ! Il avait promis un anima de choix à l'un de ses plus gros clients, il ne pouvait pas se permettre de perdre la plus belle prise qu'il avait faite depuis un bon moment ! Il attrapa la chinoise par les cheveux et la souleva comme ça, rassuré d'entendre un gémissement de douleur de sa part. Néanmoins, très énervé, il décida de la tirer hors du lit comme ça et la fit tomber sur le parquet sans aucune douceur. Il était prêt à lui mettre un ou deux coups de pieds électrifiés dans le bide pour lui apprendre les bonnes manières mais se rendit compte qu'il ne ferait qu'accélérer sa mort s'il commençait à la frapper de la sorte.

-[En] "Je te jure que cette salope va manger ! Si il faut la gaver comme une oie pour ça, je le ferai, si il faut la lier à l'un d'entre vous pour la garder en vie, je le ferai aussi ! Ivan, nettoies moi tout ça ! IVAN !" cria-t-il en désignant la soupe froide qui recouvrait le sol.
Tch. Maudit gosse. A chaque fois qu'il passait devant cette crétine d'anima, il fallait toujours qu'il s'arrête et la matte pendant des heures. Tout ça à cause de cette étrange aura qu'elle dégageait, qui l'intriguait aussi, mais à laquelle il ne pouvait trouver aucune explication. En attendant, elle ne bougea toujours pas d'un pouce, ne tenta même pas de se relever et le garçon partit en courant chercher de quoi nettoyer, tandis que le grand chauve déposait Ashura sur le lit. La boule, après avoir accomplit son travail, décida d'aller rejoindre les autres. Le roux, lui, passa des menottes aux poignets de la jeune arabe qui n'eut pas trop le choix.

-[En] "Écoutes ma grande, tu vas gentiment demander à ton piaf de réapparaître sinon ça pourrait aller mal. Tu comprends ce que je dis ?"

A peine eut-il fini de parler que des cris se firent entendre. Ceux du fameux Karim... à qui on tentait de soutirer des informations. Ils voulaient savoir où se trouvait la planque de leur groupe, histoire d'aller la piller avant de lever l'ancre. Et comme il n'avait pas l'air très bavard, il fallait bien lui délier la langue en lui faisant *un peu* mal. Non, les américains n'étaient pas des enfants de cœur.

-[En] "Alors ? Tu me comprends ? T'as plutôt intérêt à coopérer... t'as pas besoin de tes bras ni de tes jambes pour pour donner un ordre à ton familier... ni de garder forme humaine. Tant qu'on te garde en vie c'est bon, donc t'as intérêt à réfléchir à ce que je te dis, compris ? Je te laisse une ou deux heures, si il n'est pas là à mon retour, je te jures que tu vas avoir de quoi pleurer."

Il n'en avait rien à foutre qu'elle comprenne l'anglais ou pas, elle finirait bien par deviner ce qu'il lui voulait à force de se faire torturer. Il fit un signe au roux et au gamin qui le suivirent et fermèrent la porte derrière eux, laissant l'adolescente avec les deux animas. Elle ne pourrait pas aller bien loin, son clone non plus. Un coup de feu et l'agitation du furet firent très sûrement comprendre à Ashura que Karim avait parlé et que le gamin aurait encore du sol à nettoyer. Il ne leur était plus d'aucune utilité, pourquoi le garder en vie ? Ils savaient où se trouvaient la planque, le boss comptait sortir avec ses hommes et aller la piller avant de revenir voir ce que l'élue en sursis pouvait bien lui apporter. Le roux, le chauve et le buveur aux tifs noirs seraient les seuls à rester sur les trois, bien décidés à s'enfiler quelques bières et profiter de cette soirée fructueuse.

Pour eux, plus rien ne pouvait venir troubler leurs plans.

Au coeur de cette nuit froide, je suivais un groupe de dealers, de petites frappes contre lesquels j'avais entendu quelques plaintes. Cette nuit, ils avaient vraisemblablement décidé de mener une opération sur le port. Je ne connaissais pas les détails car les quelques conversations que j'avais pu espionner ne précisaient que l'heure et le lieu du rendez vous. Sans doute devaient ils réceptionner de la marchandise de contrebande par bateau.
Je me trouvais donc sur les docks à l'heure dite, prête à assister à un échange de drogue et à intervenir une fois la transaction effectuée pour prendre les dealers la main dans le sac avec des preuves à l'appuie lorsque quelque chose attira mon attention. Derrière moi, à moins de deux cent mètres, un coup de tonnerre accompagné d'un éclair bleuté déchira la nuit pourtant étoilée.

*Nous ne sommes pas seuls, poulette. Ma ration de ce soir que c'est 'lun des notres' !*

*J'aime pas le wiskas...* Lui répondis-je en guise d'acquiescement. *On va voir ce que c'est !*

*Enfin de l'action ! Rock'n Roll !*

J'arrivai juste à temps pour voir deux hommes pointer leurs armes à feu sur deux jeunes personnes, un garçon et une fille. Ils se tenaient devant un immense yacht de luxe et semblaient tenir à y embarquer les deux personnes ; l'une d'elle, la fille, semblait souffrir le martyre bien qu'elle ne fut soumise à aucune violence, du moins apparente. Plus loin, en retrait et sur un toit, je distinguait des éclairs bleutés et des coups de tonnerre moins puissant, comme si une ligne électrique en surcharge faisait éclater des décharges autour d'elle.
Soudain, le même vacarme assourdissant qui m'avait fait venir se refit entendre et dans un éclair de foudre, un homme apparu près du bateau. Peu après, les otages furent embarqués à bord et il ne restait plus à quai que deux cadavres. Quand le dernier homme disparu à l'intérieur du yacht, je m'avançai vers le lieu ou l'échaufourée avait eu lieu.

*He poupée, c'est pas prudent ce que tu fais là, je veux dire, c'est pas des cascades, ces mecs tirent pour de vrai !*

*Je sais, je fais attention !*

Je crois que lorsque l'on passe du temps avec un compagnon de lien animal, chacun acquiert des traits de l'autres ; cela expliquerait pourquoi Koneko résonne parfois comme un humain, et ma façon de me déplacer qui pouvait rappeler celle d'un félin en chasse. J'approchai des hommes à terre sur le quai en gardant un oeil attentif sur le yacht au cas ou l'un des hommes fut resté faire le guet. Les hommes étaient des étrangers, d'affrique du nord ou du moyen orient d'après leur apparence. Ils avaient des munitions sur eux mais aucune armes, sans doutes les hommes les avaient-ils récupérés pour éviter que quelqu'un ne s'en serve contre eux. Quelqu'un comme moi par exemple.
Je n'avais aucun moyen de savoir qui étaient les "gentils" et qui étaient les "méchants", dans l'affaire, peut être même s'agissait-il de deux groupes appartenant à des mafias rivales qui venaient de régler des comptes, mais cet homme avec des pouvoirs de foudre m'intriguait et j'étais résolue à en apprendre d'avantage. Les amares n'étaient pas larguées et le moteur était éteint. La passerelle qui permettait l'accès au pont du navire était encore instalée et je m'y engagei prudement.

*Quand tu disais que tu allais devenir justicière, je ne pensais pas devoir également risquer ma peau, poulette, tu te rends compte de ce que tu me fais faire ?*

*Fais pas ton peureux, t'es un chat d'Iriomote ou non ? Bon alors...*

Je repérais l'escalier à l'arrière du pont par où les hommes avaient emmené leurs prisonniers. Je me déplaçais le plus silencieusement possible pour ne pas alerter les gardes et me rendis à l'arrière du bateau. Une trappe fermée à clée permettait d'accéder à ce qui devait être, d'après la situation sur le navire, les moteurs du yacht. J'entrepris d'utiliser mon pouvoir pour l'ouvrir [1d10 : 3] mais ne put y parvenir ; la serrure était un modèle récent sur lesquels je ne m'était pas encore assez exercé. Il aurait fallu y passer plus de temps que je n'en avait pour réussir à l'ouvrir et à accéder aux moteurs.
Je rebroussais chemin, mécontente de ma vaine tentative et tendis l'oreille près de l'escalier.

[En] "...comprends ? ......coopérer.............. tes jambes pour pour donner un ordre .......... forme humaine. ............en vie .............. compris ? .............une ou deux heures...................retour........................"

C'est tout ce que je pu entendre de la conversation à l'intérieur ; l'homme parlait en anglais, une langue que je connaissais puisque mon métier m'avait fait travailler à l'international, mais que je ne maîtrisais pas. Il y avait un autre mot dont je ne saisis pas le sens : "familier". J'ignorais ce que signifiait ce mot dans ce contexte.
J'entendis les hommes se rapprocher de l'escalier et perçu un coup de feu tiré avec un pistolet muni d'un silencieux ; l'un des deux prisonniers venaient d'être abattu. Je tressailli en songeant au fait que l'on ait tué une personne à quelques mètres de moi sans que je ne puisse rien faire. Je restai un moment pétrifiée, les yeux dans le vague, jusqu'à ce que Koneko me tire de ma stupeur.

*He, poupée ! Bouges tes fesses, ils radinent droit sur nous là, faut qu'on se planque !*

Je repris mes esprits et me relevai pour aller me mettre en sécurité rapidement. [1d10 : 9] J'eu le temps de faire le tour du pont par le côté qui ne donnait pas sur le quai et d'aller vers l'avant du bateau à l'opposé de la passerelle de débarquement. Je trouvais une cachette entre deux grosses bouées qui trainaient sur le pont, d'où je pouvais voir si quelqu'un venait dans ma direction. A la place, je vis quatre personne, dont l'homme à la foudre, descendre de bord et s'éloigner du yacht.

*Combien en reste-t-il à ton avis ?*

*J'ai franchement l'air d'un médium ?*

Je retournais discrètement vers l'escalier en jetant un coup d'oeil par les hublots donant sur l'intérieur ; les vitres étaient fumées et ne permettaient pas de voir correctement à travers. Fort heureusement, ce qui se présentait comme un défaut était également un avantage en ma faveur, il était sans doute impossible, la nuit aidant, de distinguer une personne marchant sur le pont extérieur depuis les cabines. J'en repérais un petit qui pouvait s'ouvrir de l'intérieur et regardai si je pouvais me montrer plus habile qu'avec la serrure de tout à l'heure. [1d10 : 1] Je fis pression sur le loquet métalique qui retenait la vitre et le fit sauter violemment. Ce qui fit voler le petit hublot en éclat dans un bruit de verre cassé certainement assez fort pour que les personnes se situant à l'intérieur du yacht l'entendent.

*La prochaine fois que tu as une bonne idée, fais moi plaisir, retiens toi.* Me lança Koneko d'un ton sarcastique alors qu'il grimpait sur une bouée attachée par un boute au bastingage métallique du pont supérieur.

*Il y a une échelle de ce côté, dépêche toi de grimper avant que l'on nous surprenne !*

Je ne me fis pas prier deux fois et me hissais sur le pont supérieur en priant pour que personne ne m'aperçoive. Une fois perchée dans ma cachette, je m'immobilisai, accroupie, à l'affut du moindre bruit. Je repérai derrière moi une porte qui menait sans doute à la passerelle de timonerie. Si c'était le cas, on pouvait y accéder depuis l'intérieur du yacht ; je me plaquai contre le mur de façon à ce que si la porte venait à s'ouvrir, je me trouvasse cachée derrière son batant. Cela ne me sauverai pas longtemps mais me donnerai un avantage si quelqu'un sortait de là. Je tenais fermement mon sabre dans l'attente du moindre son, du moindre mouvement.

La porte s'ouvrit lentement sur moi et je retins ma respiration pour ne pas trahir ma présence ; inconsciemment, Koneko fit de même. Nous pûmes entendre un soupir de soulagement suivit immédiatement après d'un échange de coups de feu. Une fusillade avait lieu dans les étages inférieurs, et cela paralysa manifestement l'homme qui se tenait de l'autre côté de la porte car il ne bougea pas jusqu'à ce qu'un de ses amis lui crie de revenir. Il hésita une seconde puis redescendit en laissant derrière lui la porte ouverte.

*Passe par l'escalier du pont inférieur, je descend par ici.*

*Roger, capitaine Poulette !*

Je vis l'ombre noire de Koneko bondir sur le bastingage et sauter silencieusement vers le pont inférieur ; quant à moi, je me faufilais à la suite du dénommé Allen dans ce qui était bel et bien la timonerie du Yacht. Sur ma gauche, un escalier permettait de descendre à l'étage inférieur ; je jugeais que l'avance prise par Allen me permettrait de descendre sans me faire repérer mais je n'avais pas la moindre idée de la situation à l'étage en dessous.

*J'y suis, trésor. Je suis dans un salon, il y a un homme à terre. Le gars est allé rejoindre son copain blessé, mais il n'y a pas de traces de son agresseur.*

*Je peux descendre sans risque ?*

*Tant que tu restes dans l'escalier, oui, mais si tu passes la porte, tu seras repérée.*

Je descendis les marches une à une aussi silencieusement que l'aurai fait mon chat, et m'arrêtai deux marches au dessus de la petite porte de bois entre-ouverte qui permettait d'accéder dans le couloir. Un pas de plus et je me faisais tirer comme un lapin.

*Tu peux faire du bruit, suffisamment pour attirer leur attention ?*

*Je fais l'appât, c'est ça ton plan ?*

*Oui.*

*Tu me le paiera, sans coeur ! Très bien, je vais faire mon possible.*

Quelques secondes plus tard, j'entendis un bruit de verre cassé ; koneko avait sans doute trouvé quelques bouteilles ou verres à renverser. J'espérais qu'il put se dissimuler rapidement. J'inspirai profondément pour me calmer et m'agrippai à la rampe de l'escalier.

*Je suis sous un fauteuil, c'est poussiéreux mais je peux voir sans être vu. Y'en a un qui rapplique, poupée, à ta hauteur dans trois, deux, un...*

Au moment où Allen arrivait à mon niveau, je décochai un violent coup de pied dans la porte en y mettant tout mon poids, ne me retenant que d'une main à la rampe. [1d10 : 10] Celle ci s'ouvrit violemment et percuta l'homme à la tête ; il lâcha son arme et tomba en arrière, un main à l'endroit de l'impact, tentant de se retenir aux parois.

"Allen !" Entendis-je plus loin dans le couloir.

La porte ne tenait plus que par un seul gond ; je m'approchai prudemment de l'angle du mur. Je m'accroupis et attirait doucement vers moi le pistolet qu'Allen avait lâché lors de mon attaque surprise ; je ne mis pas longtemps à parfaire mon emprise sur l'objet et le fit voler jusque ma main assez rapidement.

[En] "What the f... ?!"

L'homme blessé, surpris par le petit spectacle que je lui avait offert tira sur la porte à demi battante et finit de la détruire. Elle vola dans le couloir en deux morceaux et je retins un cris d'effroi.

[En] "Putain ! Allen ! Oh merde, Allen, ça va ?! C'est quoi ce bordel, merde !"

Mon coeur battait la chamade ; les fusillades auxquelles j'étais habituellement mêlée étaient factices, et les armes ne tiraient pas de balles. Celles ci étaient bien réelles, et je venais de manquer d'être tuée. Je respirai pour tenter de calmer mes tremblements et de retrouver mon calme.

*Relaxe, poupée, c'était bien joué le coup de la porte. Mais le bougre a l'air de se cramponner, il va t'abattre si tu lui montre tes jolies fesses.*

*Je sais mais il faut bien que je fasse quelque chose !*

Je n'avais guère de temps devant moi pour songer à un plan d'action : je n'avais pas envie de tuer ce gars, encore moins de me faire trouer la peau. Il fallait agir rapidement. Mon regard se porta sur les morceaux de portes qui avaient volé ; tendant légèrement le bras vers eux sans le faire dépasser de l'angle, je m'efforçai de les faire se mouvoir. Je réussi à les faire flotter au beau milieu du couloir quand j'entendis l'homme crier et tirer avec son fusil. Les balles détruisirent les morceaux de bois en d'inombrables copeaux qui emplissaient le couloir, toujours sous mon emprise. Je les fis avancer dans sa direction ; les coups de feu s'accélérèrent et l'homme criait de plus bel jusqu'à ce que je parvienne à entendre le bruit que j'attendais, le cliquetis qui indiquait que le chargeur de son fusil était vide. Mon gaillard s'était donné bien du mal pour épuiser ses munitions sur de petits bouts de bois volants en pensant que cela devait être l'homme invisible. Je ne lui laissai pas le temps de recharger et surgis de ma cachette en braquant sur lui le pistolet que j'avais glané !

"FREEZE !" Hurlais-je en imitant les policiers des séries américaines.

En me voyant débouler au milieu de ce champ de poussière de bois qu'était devenu le couloir, le franc-tireur écarquilla les yeux et leva les mains en me présentant ses paumes pour indiquer qu'il se rendait. Son état lamentable ne lui permettait pas beaucoup d'autres options, par ailleurs. J'attirai à moi son arme qu'il ne retenait plus que d'un doigt et la jetai en arrière. Koneko vint me rejoindre dans le couloir tandis que je m'efforçai de communiquer en anglais avec le blessé.

[En]"Ou sont le prisonniers ?!"

Son regard se dirigea vers la porte immédiatement à ma droite. Je l'ouvris rapidement en gardant un oeil sur lui au cas ou, bien que son état ne lui permit pas de jouer au héros. Le spectacle à l'intérieur me dégoutât à tel point que je ne pus m'empêcher de faire un pas en arrière. Deux filles étaient ligotée, dont une avait été bâillonnée et dont les yeux avaient été bandés ; plusieurs cages étaient entassées les unes sur les autres, l'une d'elle contenait un petit rongeur. Je regardai le blessé et lui proférai un juron en japonais.

[En] "Les clefs !"


Entre deux respirations difficiles, il eut un petit sourire et finit par perdre connaissance avant de me donner ce que je cherchais. Je me précipitais sur lui et fouillais ses poches. Un porte feuille, un chargeur, un téléphone mobile américain mais pas de clefs. J'allai fouiller le cadavre d'Allen et y trouvai ce que je cherchais. Je revint dans la pièce où les deux demoiselles étaient attachées et défit leurs liens. Je ne savais pas dans quelle langue je devais m'adresser à eux, aussi optais-je pour l'anglais.

[En] "Etes vous ok ?"

Parce que t'es plus humaine comme les autres. En même, elle s'en serait doutée, comment pouvait-elle autre chose qu'un monstre après être revenue de l'au-delà ? Non, pour le moment, elle devait plus tenir du zombie que de l'humaine. Jamais elle ne se serait imaginée devenir un mort-vivant... enfin, elle n'était pas vraiment un cadavre capable de se déplacer seul pour dévorer le cerveau des gens mais... enfin, soit. Le reste, elle ne pouvait qu'y croire, elle n'avait pas le choix. Elle était donc un anima, ça devait être comme ça qu'ils appelaient les gens revenus à la vie. Mais cette histoire de lien... elle devait se lier avec un vivant sinon elle continuerait de perdre ses forces et retournerait d'où elle venait ? Ben, c'est bien joli tout ça, mais comment on fait pour se lier ? Et il faut le faire avec qui, d'abord ? L'adolescente doutait pouvoir se "lier" avec le premier venu.

L'arabe à l'accent fort prononcé finit par la déposer contre un mur, visiblement crevée elle aussi. Yun en profita pour réfléchir quelques secondes. Le truc, c'était qu'elle n'était pas certaine de vouloir d'une deuxième vie. La jeune fille s'était suicidée parce que la personne la plus importante à ses yeux avait été tuée, parce que son seul soutient s'était éteint et qu'elle ne pouvait plus supporter la violence alcoolisée de son père ni cet horrible phénomène nippon qu'on appelle ijime. Là, tout de suite, elle ne voyait pas plus de sens à sa nouvelle vie qu'à l'ancienne. La mort n'avait pas effacé ses origines, n'avait pas changé ses penchants, ne l'avait modifiée sur aucun plan. A quoi bon lui donner une nouvelle chance si c'était pour devoir faire face aux mêmes moqueries qu'avant ? Elle ne savait pas... elle ne savait plus. Impossible de réfléchir correctement, elle était bien trop épuisée pour ça.

-"Pourquoi... z'ont voulu me vendre... ?"

Ben oui, en attendant, elle avait encore quelques questions à poser ! Mis à part le fait qu'elle soit morte et revenue à la vie, pourquoi avoir voulu la refiler à quelqu'un ? Au début, Yun avait pensé qu'il s'agissait d'un trafic d'humains tout à fait ordinaire, qu'ils voulaient faire d'elle une esclave qu'on enverrait dans un quelconque pays étranger. Limite, ça devait toujours être la seule et unique raison. A moins que les ressuscités ne soient perçus que comme des objets d'une valeur inestimable et que certains richissimes donneraient n'importe quoi pour en posséder un et s'en vanter partout ? L'adolescente n'ayant pas encore découvert ses pouvoirs magiques, elle était incapable de comprendre les tenants et aboutissants de toute cette histoire.

Morte d'épuisement, la chinoise continuait de lutter contre Morphée qui était en train de l'attirer vers le sommeil. Il n'y avait pas photo : elle était persuadée qu'elle ne se réveillerait jamais si elle s'endormait maintenant. Les yeux mi-clos, la jeune fille était tiraillée entre essayer de vivre sans Hui ou non. Quoique... même si elle avait soudainement envie de vivre, est-ce qu'il n'était pas un peu trop tard ? Si il fallait trouver quelqu'un d'apte à être lié, il était franchement trop tard. Puis, c'était pas comme si elle savait comment s'y prendre non plus, elle n'avait plus les idées assez claires pour apprendre quelque chose de complexe. Finalement résignée, elle ne put s'empêcher d'afficher un pâle sourire.

-"J'sais même pas... comment on se lie... j'crois que... j'ai plus trop le choix maintenant..."

Après un soupir, la jeune chinoise se dit qu'elle allait tout de même essayer de lutter le plus possible pour retarder l'inévitable. La pauvre était vraiment persuadée de sa mort imminente... ce n'était pas comme si un prince charmant allait arriver sur son destrier blanc et la sauver des griffes de la mort, de toute façon. Elle n'avait jamais cru au prince charmant t'façon, même quand elle était toute petite, ce n'était pas le genre de choses qui la faisaient rêver, loin de là.

Dans tous les cas, elle avait de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts.

Nous continuâmes de courir entre les hangars du port en direction de la ville pour nous éloigner du lieu de l'incident jusqu'à ce que la jeune arabe se laisse aller le dos contre la taule froide d'un chantier naval. Nous n'étions pas assez éloignés du yacht pour prétendre être en sécurité et si la police décidait de boucler le périmètre avant que nous ayons pu atteindre le quartier résidentiel voisin, nous allions être prises au piège. Je me voyais mal expliquer par quel malentendu l'idole japonaise people s'était trouvé au milieu d'une fusillade ayant provoqué plusieurs morts.
J'écoutai attentivement le discours que la demoiselle tenait à la petite chinoise ; ces informations sur ce qu'elle appelait 'anima' et sur le lien qui l'unissait à quelqu'un, je les notai soigneusement dans ma mémoire car elles éclairaient d'un jour nouveau le lien que j'entretenais avec Koneko. Ainsi, il pouvait y avoir des 'anima' humains ; c'est une chose qui ne m'avait même pas traversé l'esprit car les seuls êtres doués comme moi d'un lien avaient toujours un animal comme partenaire. J'y vis la raison de l'étrange sentiment que j'avais eu en voyant la chinoise pour la première fois, sans savoir que l'explication était tout autre.

"J'sais même pas... comment on se lie... j'crois que... j'ai plus trop le choix maintenant..."

L'idée de rester les bras croisés à regarder la gamine que j'avais tiré de ce guêpier en train de mourir était insupportable ; la colère me monta aux joues, faisant rapidement place au désespoir quand je me rendis compte que m'énerver ne résoudrai rien et que quoi que je fasse, je demeurais impuissante.
La jeune arabe, elle semblait en savoir d'avantage, bien plus que moi en tout cas, et c'est pourquoi je me risquai à poser une question qui révélait mon ignorance vis à vis de ce domaine.

"Tu ne peux pas te lier à elle ? Tu sais peut être comment ce lien fonctionne, non ?"

Je m'étais accroupie près des deux filles, faisant entièrement confiance à mon compagnon pour surveiller nos arrières au cas où quelqu'un nous surprendrait.

"On ne peut pas rester là à la regarder mourir, on doit faire quelque chose ! Et en plus, on doit le faire rapidement, au risque d'être prises au piège !"

Je songeai que j'étais en partie responsable de notre situation puisque si je n'avais pas appelé la police, nous aurions bénéficié de plus de temps pour nous enfuir, mais en agissant ainsi, j'empêchais l'homme à la foudre de rejoindre son navire et de quitter les lieux définitivement, je voulais qu'il ait du mal à retourner chez lui ; c'était fait.

Hum... quelque chose de précieux car elle... a le pouvoir ? Pas très japonais comme formulation, ça, c'était à n'y rien comprendre. Mais elle était très précieuse, donc, ce qui lui laissait à penser qu'elle avait raison à ce sujet. Il y a des gens qui collectionnent toute sorte d'objets précieux et elle faisait partie des dits objets, voilà tout. La suite fut un peu moins agréable à attendre. L'étrangère n'avait aucune idée de comment un anima pouvait se lier naturellement, ça n'allait pas l'aider à survivre tout ça. Vu ce qu'elle disait, elle ne disposait pas, ou plus, du fameux objet qui aurait pu la tirer d'affaire. Le reste, ce n'était qu'un moyen de lui rendre espoir pour... pourquoi au juste ? Yun était déjà résignée, de toute façon. La jeune fille laissa l'arabe la hisser à nouveau sur son épaule sans rien dire, sans avoir la force de bouger. Essaie de ne pas mourir en chemin... ben tiens, très drôle et surtout très facile à dire ; beaucoup moins à faire.

La chinoise fut donc emmenée vers un hangars, son esprit focalisé sur ce maudit lien qui aurait pu la sauver. La blonde avait bien spécifié qu'elles pouvaient éventuellement se lier toutes les deux, à la condition que les deux en aient envie, non ? En avoir envie... s'il suffisait d'en avoir la volonté, ça aurait été vraiment trop facile. Là, par exemple, elle avait retrouvé goût à la vie, ne serais-ce que pour un moment, et rien ne se produisait. Les trois demoiselles entrèrent dans le fameux hangar aussi fréquenté que le pôle nord en plein blizzard. Il faisait très sombre à l'intérieur.

Au bout d'un moment, au bord de l'évanouissement, Yun se mit à baragouiner quelques mots en chinois, demandant son pardon à une grande sœur. Franchement, ça doit faire bizarre d'entendre une nana demander pardon parce qu'elle a envie de vivre, non ? Même si on ne peut pas savoir, à la base, qu'elle s'était suicidée à la mort de la dite personne. Yep, elle avait vraiment envie de vivre, maintenant ! Envie d'essayer de voir ce qu'une nouvelle vie pouvait lui offrir de plus. La jeune chinoise avait le pressentiment soudain qu'il serait bête de se laisser aller comme ça. Au pire... mais vraiment dans le pire des cas, hein... elle pouvait toujours se re-suicider par la suite, non ? Elle n'avait pas souvenir d'avoir souffert outre mesure après son absorption médicamenteuse et alcoolisée. Toute pleine de volonté, la jeune fille sentit quelque chose changer en elle, sentit ce vide insondable et insupportable disparaître petit à petit alors qu'une mélodie résonnait dans son esprit. Il était clairement en train de se passer quelque chose d'étrange, Yun se sentait toute bizarre d'un coup et pas en mal, bien au contraire. Le lien ? Elle n'en était pas tout à fait sure, mais c'était bel et bien ce qui était en train de se produire et l'arabe devait sentir tout cela en même temps. Ayant utilisé tout ce qu'il lui restait de forces pour se lier, la chinoise finit par succomber à la fatigue et s'endormit, purement et simplement.

La nouvelle vie qui l'attendait ne pouvait pas être pire que la précédente, de toute façon !

Quand l'arabe m'expliqua en petit nègre la façon dont elles deux pouvaient s'y prendre pour se lier, il me fallut quelques secondes pour faire de l'ordre dans mes idées. Je compris néanmoins l'essentiel du message : la petite chinoise ne pouvait vivre que si elle acceptait le lien avec l'arabe, et que l'arabe le veuille également.

"Et j'ose supposer que tu le veux, ce lien, n'est ce pas ?" Lui demandais-je, soucieuse de la vie de la petite.

*Comme c'est touchant, poupée, alors comme ça tu me voulait ?*

*On doit être le bug dans la matrice...*

Elle se remit sur pied et traina la chinoise à l'intérieur du bâtiment. Une fois à l'intérieur, je barrais la porte avec le loquet métallique pour que l'on ne nous dérange pas. En revanche, si nous étions en sécurité à l'intérieur, restait à régler le problème de la police et de notre fuite ; je ne tenais pas à passer la nuit dans ce hangar aussi glacial que désert, et il me fallait être rentrée avant l'orée du jour pour avoir le temps de me préparer à la séance de photo du lendemain. J'allais sans doute avoir une tête affreuse, mais les maquilleurs et les retouches par informatique s'occuperaient de ça, comme d'habitude.

*T'es sûre que c'est le sujet de préoccupation prioritaire ?*

*Pardon...*

Je reportai mon attention sur les deux étrangères et senti le regard interogateur de l'arabe quand la petite prononça des mots de sa langue maternelle.

"Désolée, c'est du chinois, pour moi..."

Je la vis fermer les yeux et senti qu'il était en train de se passer quelque chose, mais aujourd'hui encore les mots me manquent pour décrire ce phénomène. C'est comme savoir que quelque chose de magnifique est à notre porté, sans que l'on puisse le distinguer et l'atteindre ; il en résulte un sentiment de frustration et de jalousie à l'égard de mes deux évadées et je me réfugiais dans le lien que j'avais avec Koneko, qui lui aussi ressentait, sans doute à travers moi mais aussi par son propre esprit, ce qui était en train de se dérouler sous nos yeux. J'avais perdu toute inquiétude quant au temps qui nous était compté, à la police qui risquait d'arriver, où à l'homme à la foudre qui pouvait également revenir, j'étais comme fascinée par quelque chose que je ne pouvais ni voir ni entendre.

Une fois le "rituel" accompli, je repris conscience de notre situation plus ou moins périlleuse ; il fallait que nous déguerpissions rapidement. Quand la jeune arabe proposa de faire diversion, j'eus envie de protester que nous ne devions pas nous séparer, mais elle utilisa un don que je n'avais pas soupçonné jusque là ; son corps se dédoubla et rapidement, deux jumelles parfaites me faisaient face. A cet instant, je compris le mystère du tireur à l'intérieur du bateau ; un don très utile, cela nous servirait sans doute.

La petite chinoise était profondément endormie et serait un poids qu'il faudrait trainer jusque...

*Et oui, il va bien falloir trouver un endroit où leur faire passer la nuit, tu n'y avais pas songé, poulette ?*

*Et bien...*

Je ne pouvais pas laisser ces deux filles dont les vêtements étaient couverts de sang errer dans le centre de Katashura ; je ne pouvais pas les abandonner dans ce hangars après les avoir tiré de ce yacht et me laver les mains de ce qui allait advenir d'elles ensuite. Tout en sortant prudemment du hangars, je réfléchissais à un endroit sûr où les faire passer la nuit, voir même à les cacher le temps que l'homme à la foudre soit loin. Je ne voyais pas d'autres solutions que de les amener chez moi ; mon loft était assez grand pour accueillir deux invités sans que je me sente privée d'une partie de mon espace vital nécessaire. Bien sûr cela impliquait de leur révéler qui j'étais en réalité, mais je n'avais pas d'autre choix, je m'étais mise moi même dans le pétrin et je devais assumer cela. Plus tard, je songerai à me faire construire une cave-bunker comme Batman, mais pour l'instant, le repaire secret de Blackberry n'était autre que le somptueux appartement de Yuzu Mizugashi.

*Parfait, je m'ennuierai moins durant tes séances photos et interviews !*

*Tu m'excusera de ne pas partager complètement ton enthousiasme...*

J'aidai l'arabe dont je ne connaissais toujours pas le nom à porter la petite chinoise. Pour nous soulager un peu de notre fardeau autant que pour nous permettre d'accélérer la cadence, je fis usage de mon pouvoir de télékinésie sur le corps de la brunette. Je n'aurai pas pu la faire flotter en l'air et la diriger dans la direction que je souhaitais, mais elle parut tout à coup peser beaucoup moins lourd, et nous pûmes avancer à une allure presque normale.

"Au fait, je suis Blackberry. Je n'ai pas d'autre choix que de vous amener chez moi, mais je dois vous demander d'être discrètes. Vous comprendrez très vite pourquoi."

Nous prîmes la direction du centre ville pour finir par arriver près de la voiture que j'utilisais pour mes sorties nocturnes, une voiture que Yuzu Mizugashi n'avait jamais utilisé, mais que Blackberry rentabilisait bien et qui ne manquait pas de cachet ; cette voiture n'était plus toute jeune, mais elle avait du prestige, et un certain agent secret britannique s'était promené longtemps au volant d'un modèle similaire. J'ouvris la portière de mon Aston Martin DB5 et installai la chinoise sur le petit espace qui servait de banquette arrière ; la place était maigre, tout comme l'était la jeune fille. Nous finîmes par nous instaler à bord et je pris la direction du centre-ville pour retourner jusqu'à mon appartement.

[HRP : Et là je me permet de transférer l'action dans un autre sujet pour éviter les confusions de lieux ; Ashura, si tu souhaites conclure, ne t'en prive pas.]